[ Théologie ] Genèse des Quendë par le culte d'Ulmidiel

Au commencement des âges, bien avant l’aube des temps, l’univers n’était composé que d’étoiles, autour d’un soleil vert qui abrite Galmaniel, et d’un astre lunaire, où loge Shadaliel, le tout assemblé et lié par la magie ultime, issue de Vélaniel.

Utilisant la force de Vie dont elle est la Maîtresse, Galmaniel façonna à son gré un monde parfait. Elle prit une part d’elle-même et créa le feu, l’eau, le roc, la glace, les airs. Elle engendra la foudre, les tempêtes, les ruisseaux. Elle conçut les montagnes, les collines, les plaines, les mers et les forêts…

Idéo venait de naître.

Parfait certes, mais sans âme, et bien vite ennuyeux, aussi Galmaniel voulut-elle donner vie à des êtres à son image.

Mais elle ne pouvait faire cela seule…Elle convoqua alors Shadaliel et Vélaniel pour leur faire part de son projet.

Shadaliel répondit la première :

«Pour que ces être nous ressemblent, ils devront posséder un esprit que nous pourrons atteindre par les rêves, leurs pensées seront tournées vers nous.»

Vélaniel enchaîna :

«Pour que ces être nous ressemblent, ils devront être sensibles à la magie qui compose le monde. Ainsi ils pourront la manipuler lorsqu’ils en auront besoin.»

Et Galmaniel conclut ainsi :

«Ainsi ces êtres seront parfaits en tous points et nous vénèreront, nous, leurs divins créateurs, et nous les aimeront, car ils seront nos enfants.»

Puis chacun des dieux se mit à l’œuvre et en tout Ideo se fit sentir le bouleversement de la puissance qu’ils invoquèrent.

Chaque élément sollicité répondit à l’appel divin et bientôt, Galmaniel devint le premier des creusets qui vit croître un elfon, Shadaliel insuffla une âme à l’enfant tandis que Vélaniel y déposa un peu de sa magie.

A sa venue au monde, l’enfant était splendide, et reçut pour nom Elfe.

En totale harmonie avec Idéo, son frère, l’Elfe est constamment émerveillé par tout ce qui l’entoure.

Et il grandit ainsi dans l’amour des Dieux, bercé par Galmaniel qui lui offre ses dons, visité par les songes quand Shadaliel s’en vient, et baigné des flux de magie que Vélaniel dispense.

Mais l’Elfe n’est pas parfait, il lui manque pour ce faire des dons que ne peut offrir aucun des Dieux présents.


Appelé, Elduniel s’approcha et leur parla :

«L’elfe a la Beauté absolue, la Magie et les Songes, mais sa vie reste irréaliste. Il ne connaît pas la souffrance, ni la rage de vivre qui lui donneront le désir d’avancer.»

Elduniel alors le mordit cruellement, lui faisant découvrir la douleur, tandis qu’en lui s’insinuent la rage et la peur de la mort, comme un poison.

«Je continuerai de rappeler à l’Elfe la fragilité de la vie, la nécessité de la protéger, et le devoir de rigueur et de maîtrise du combat que tout ceci nécessite.»

Entouré de l’amour des Dieux, l’Elfe semblait accomplit mais sa Mère, le regardait et en son cœur, elle sentait un manque, un détail qui faisait qu’il n’était pas parfait.

Appelé, Ulmidiel les rejoignit et annonça :

«L’elfe a la Beauté absolue, la Magie, les Songes, la passion et la rage de vivre, mais il est incapable de raisonner correctement. Il vit en osmose avec un monde qu’il ne comprend pas.»

Ulmidiel créa alors l’intelligence et enseigna à l’Elfe comment apprendre et comprendre, acquérant en même temps que le Savoir, la Sagesse nécessaire pour l’utiliser.

«Je continuerai de veiller au Savoir,à la Compréhension et à la Sagesse, pour que jamais, l’Elfe ne les perdent ou ne les utilisent inconsidérément.»

Galmaniel regardait grandir son enfant et se sentait très fière, bien qu’avec au cœur une inquiétude sourde. Il manquait encore à l’Elfe un je ne sais quoi qui la laissait inquiète.

Mandé par les Dieux présents, Lorikiel s’en vint et déclara :

«L’elfe a la Beauté absolue, la Magie et les Songes, la passion et la rage de vivre, le savoir, la compréhension et la sagesse, mais il est incapable de faire partager au monde la notion de beauté, il en voit bien les cycles et les rites et les lois, mais ne les comprend pas.»

Lorikiel créa alors les arts, les traditions, les lois et les cérémonies, insufflant à l’enfant le Pneuma qui le guidera tout au long de sa vie.

«Je continuerai de veiller aux Arts et aux Traditions, pour que jamais, l’Elfe ne les perde.»

L'elfe est maintenant habité de la notion de beauté. Il désire créer autour de lui un environnement parfait, mais il comprend aussi que chaque jour peut être son dernier et ses œuvres en sont sublimées. Dès qu’il comprend, il gagne une vivacité et une intensité jamais atteintes et réalise que la plus belle des beautés est celle qui est fragile.

L’elfe est fugace, l’elfe est naïf. Les Traditions régissent sa vie. Mais dans sa quête de perfection, dans son Art, dans sa maîtrise de la magie et dans sa quête de compréhension, l’elfe se doit d’apprendre à être la rigueur même.
Alors l’elfe apprend la rigueur. Il devient fier, droit. L’échec n’a plus sa place dans son esprit, il devient plus mature, plus sûr de lui.

Les Valar regardent depuis grandir leur enfant, image d'eux-mêmes sur Ideo. Ils savent qu'il ne possède pas leur perfection mais tant qu'il suivra les préceptes qu'ils lui ont appris, il restera la créature qui s'en rapproche le plus. [center]