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[ Poème ] L'écureuil, rapporté par Ëiarhadelln Lamelune Farenwë

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Message  Angoth Farenwë Dim 17 Mar - 16:33

J'ai retrouvé il y a peu un joli texte... En vérité, la page où il était écrit est tellement ancienne et mal conservée qu'il n'est entier que par le vif souvenir que j'en ai. Ce poème est resté des dizaines de cycles au-dessous d'un véritable amoncellement de lettres et de cours de grammaire elfe, tellement pressé de toutes parts que, lorsque je l'ai retrouvé et lu avec une certaine émotion, il s'effritait presque entre mes doigts.

J'ai toujours porté un grand respect à celui qui l'a écrit, et qui m'en a offert une copie quand j'étais encore une jeune quendë étudiant à Ranewën. Il était un atan sensible et émerveillé face à la grandeur de la Civilisation Elfe, et comme de rares autres représentants de sa race (ceux que je retiens sont bien sûr Herir Morrigan et Asten, avant tout), il avait le don de saisir la futilité de sa vie et, exceptionnellement, de la mettre en poésie. De fait, j'apprécie tout particulièrement les œuvres littéraires humaines, car elles portent en elles tous les sentiments que nous autres Elfes retenons, analysons et masquons derrière de grandes et belles expressions.

Le nom de cet homme était Paul, surnommé « Fort » par ses compatriotes Ithoriens, et il était bien jeune lors que je l'ai rencontré. Plus jamais nous ne nous écrivîmes après son départ, et à l'heure où je parle il doit être retourné auprès des dieux, tout comme ses enfants s'il en a eu, et même peut-être les enfants de ses enfants. Un atan, si éphémère malgré son apparente solidité... Il n'est resté de lui que cette page aplatie et jaunie par les siècles passés.
Pour précision, son familier était à l'époque un petit écureuil. Je suppose qu'il s'en est inspiré pour énoncer si belle lamentation à l'égard de l'humanité... Comme quoi, certaines personnes gardent-elles un œil ouvert et critique sur leur condition - et s'emploient à faire changer ces mauvais aspects de leur vie précipitée.

Puisse Galmaniel entendre ces mots de repentir de la part d'un atan, et comprendre que notre détresse finira par cesser...


L'Écureuil


Écureuil du printemps, écureuil de l'été,
Qui domines la terre avec vivacité,
Que penses-tu là-haut de notre humanité ?
- Les hommes sont des fous qui manquent de gaîté.

Écureuil, queue touffue, doré trésor des bois,
Ornement de la vie et fleur de la nature,
Juché sur ton pin vert, dis-nous ce que tu vois.
- La terre sous des pas qui murmurent.

Écureuil voltigeant, frère du pic bavard,
Cousin du rossignol, ami de la corneille,
Dis-nous ce que tu vois par-delà nos brouillards.
- Des lances, des fusils menacer le soleil.

Écureuil, cul à l'air, cursif et curieux,
Ébouriffant ton col et gloussant un fin rire,
Dis-nous ce que tu vois sous la rougeur des cieux.
- Des soldats, des drapeaux qui traversent l'empire.

Écureuil, aux yeux vifs, pétillants, noirs et beaux,
Humant la sève d'or, la pomme entre tes pattes,
Que vois-tu sur la plaine autour de nos hameaux ?
- Monter le lac du sang des hommes qui se battent.

Écureuil de l'automne, écureuil de l'hiver,
Qui lances vers l'azur avec tant de gaîté, ces pommes...
Que vois-tu ?
- Demain, tout comme Hier, les hommes sont des fous et pour l'Éternité.


Paul Fort

_________________________

Lüdik, cinquième jour de Tilomias du mil cinq cent quarante-huitième cycle
Orodreth, Cité bénie.


Quelle folle envie d'écrire, joyeusement, sur ces pages déjà maculées d'encre, en employant les sacros-saintes (et je sais que l'expression est ici très mal employée... disons plutôt les très réservées) Runes modernes arténiennes ! Quel comble, pour une jeune quendë, que de construire un soliloque incompréhensible baragouiné dans une langue étrangère, avec un niveau laissant à désirer ! Après avoir évoqué un poème ithorien affirmant que les atani étaient fous !

Décidément, le travail m'emplit d'une exubérance bien peu commune et pour le moins inhabituelle.
Revenir à Orodreth, malgré l'obligation d'être oppressée par la foule qui gravit et enjambe constamment les ponts et passerelles de la Ville, signifie tout de même retrouver un territoire à la fois peu connu et hospitalier. Certes, je ne m'y sens pas chez moi comme lorsque je séjourne à Camthalion, mais en cette Cité de l'Ouest, je me rapproche de l'Arténie, et par là-même du travail qui y est lié.

Cette même Arténie, qui il y a trois siècles était encore moins développée qu'aujourd'hui, ne m'attire pas particulièrement - mais après tout, je n'ai jamais voyagé en-dehors de la noble Grande Forêt. Le désert à perte de vue, les volutes de sable balayant l'horizon... Peu de poésie et de trop nombreux inconvénients. D'un autre côté, je n'éprouve qu'admiration pour l'œuvre de ces Confédérés, œuvre qui au premier abord pourrait paraître interminable, vaine et dangereuse, au vu de la courte vie de la plupart des savants et chercheurs, de leur orgueil quant à leurs découvertes et surtout de leur insatiable soif de connaissances interdites. Et, malgré plusieurs déboires, catastrophes et autres crimes impardonnables commis à cause de tout cela, force est de constater que le Savoir arténien continue d'augmenter et de faire des envieux, tout comme la Sagesse de ce pays de Magie.
Que toutes ces recherches soient faites en accord ou non avec nos dieux, à vrai dire, ne me torture guère l'esprit. Comme je me plais à le dire, être profane n'est pas une tare mais provient d'une compréhension différente du monde, d'un égarement passager ou bien au pire d'un orgueil mal placé consistant à renier à Galmaniel la création de cette merveilleuse Terre.

Mais il suffit de considérations religieuses. Le Peuple elfe et la Confédération seront systématiquement en désaccord sur ce sujet, et toute personne qui essaiera d'expliquer le comportement des autres aux siens se verra affublé de la qualification d'hérétique...

J'aime mieux réfléchir au sujet du poste que j'occupe depuis qu'Annael m'en a priée.

Depuis quelque temps, cette saison du Zénith en vérité, il a lentement dérivé, ou plutôt j'ai lentement dérivé vers un fonctionnement plus informel. Je ne me suis jamais occupée de rencontres ou de pourparlers, laissant cette tâche à mon collègue bien plus compétent en la matière. Je règle donc les différends et les demandes de dérogations temporaires par le biais des missives. Et, accessoirement, je me rends dans le Monde onirique pour discourir en compagnie d'étrangers, la plupart du temps des Arténiens, il est vrai. Le but est là de mesurer leur envie de découvrir ou de se rapprocher du Peuple elfe... Certains ont été jusqu'à me demander des précisions sur notre éventuelle alliance... Un sourire poli et une chope coupent net aux questions de cet acabit.

Je me souviens de quelqu'un d'assez audacieux pour quémander et d'assez arrogant pour refuser un travail officieux ; pourtant, rien d'avilissant dans cette pratique où il s'agit de faire preuve de patience avant toute chose.
La patience ne me manque pas. Le Peuple elfe, bien qu'il soit de plus en plus menacé, selon moi, ne sera pas mis en péril avant encore quelques siècles. D'ici là, qui sait, les choses auront-elles peut-être changé, et la Diplomatie aura-t-elle porté ses fruits.

Puisse Ideo voir ce jour...
Angoth Farenwë
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