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Encyclopédie des elfes, Tome Ier : Les temps ancestraux

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Encyclopédie des elfes, Tome Ier : Les temps ancestraux Empty Encyclopédie des elfes, Tome Ier : Les temps ancestraux

Message  Angoth Farenwë Lun 11 Mar - 14:23


Resume Chronologique

- 9000 Egire Les cites elfes sont detruites, seules subsistent les Cites de la Foret et les elfes qui y sont a l'abri. Les dieux quittent le monde. Debut de l'age de la Force.
- 5400 Revelation d'Enarsiel, l'age de la Force cede la place a l'age de la Loi
- 5300 Regne de Lómion et mort du roi, assassine par Relwen
- 5207 Couronnement de Nienor
- 3207 Couronnement de Balan
-3000 Naissance des trois armees elfiques
- 1607 Couronnement de Caranthir
- 1037 Couronnement de Marach "le fou"
- 1000 Disparition du clan Flammedargent
- 627 Couronnement de Feanor
- 224 Couronnement de Serinde Alawenias Llewallys
0 L'Alliance contre le Fleau
147 Legers rapprochements entre les armees des clans des Brumes et de Hautelame
472 Disparition des clans
604 Couronnement de Maedrhos
700 Disparition de Liderc Gawconers
1082 Escarmouches avec les Orcs
1091 Traite de Drogmar
1241 Couronnement de Luindlor Tylwyth
1420 Restructuration de l’Armee
1547 Epoque actuelle



Les Temps mythologiques remontent a l'origine des ages. L'Egire n'ayant laisse pratiquement aucune trace de la civilisation elfe d'avant, tout repose sur les mythes et les legendes qui nous ont ete transmis oralement.
L'ecriture ayant completement change depuis cette epoque, il ne reste aucune trace ecrite.
Les seules choses dont nous sommes sûrs, c'est que les royaumes elfes couvraient pratiquement tout Ideo, qu'ils etaient agricoles, manufacturiers et guerriers. On retrouve parfois quelques reliques, quelques debris de poteries, ou des restes d'objets en metal qui portent la marque de l'antique civilisation elfe.
On ne sait pas en revanche si les hommes et les orcs existaient deja. La population elfe etait probablement beaucoup plus etendue qu'elle ne l'a jamais ete depuis.
Toutes les legendes qui nous sont parvenues sont marquantes sur plusieurs points notables :
- Ils nous decrivent des elfes aux noms etranges : la tradition orale a deforme les anciens langages, mais on se rend facilement compte que la langue actuelle n'a rien a voir avec la langue de l'epoque.
- Les elfes de l'epoque sont des creatures dynamiques : ils conquierent, decouvrent et inventent. Les qualites mises en avant chez ces heros des temps jadis sont l'ambition, la soif de savoir, l'insatisfaction.
- Il est fait etat de grandes batailles, de royaumes ennemis, de guerres sans merci. L'antique civilisation elfe etait sans doute tres violente.
- Tous les contes font etat de la presence de chimeres, de monstres et surtout, dans pratiquement tous les contes, on voit intervenir les Dieux incarnes. Peu de contes font encore usage de la transcription de leurs anciens noms, mais il est d'usage chez certains aedes de continuer a les utiliser. Toutefois, la tradition populaire a presque integralement transpose les noms actuels des dieux sur les anciens. Au point, qu'il n'est pas du tout certain qu'il s'agisse des memes dieux.
Les contes racontent qu'a une epoque ancienne, les dieux marchaient sur la terre, parmi les elfes, leur prodiguant sagesse, tendresse, se battant ou aimant. L’Egire semble avoir supprime cette relation privilegiee et a present nul elfe ne peut se vanter d’avoir revu un Dieu personnifie sur les Terres d’IDEO.

L'Egire :

L'evenement sur lequel nous sommes mieux documentes est l'an 0 de l'ancien calendrier elfe, l'Egire. L'Egire s'etire theoriquement sur une periode de 4 ans, mais il n'est pas impossible que cette periode de trouble ait dure plus longtemps.
On sait peu de choses sur le detail des evenements, seuls quelques contes terrifiants sont venus jusqu'a nous, mais on en connait par contre les resultats. A force de recoupements, les historiens finirent par avoir quelques certitudes
- Toute la civilisation elfe exterieure a la Grande Foret fut reduite a neant, les villes rasees jusqu'aux fondations, les champs brûles, et presque tous les elfes tues. Seuls survecurent la poignee qui vivait dans les villes de la foret, Camthalion, Ranewen, Orodreth et Elrohir.
- Au moment de l'Egire, les elfes hors de la foret avaient atteint de tres hauts degres de savoir scientifiques, et construisaient des machines incroyables, qui non seulement ne leur survecurent pas, mais furent, pour la plupart des commentateurs, la cause de leur perte.
- Le declenchement de la crise etait lie a l'ecriture. Les anciens elfes s'etaient bien trop avances dans la maitrise de l'ecriture et des mathematiques et acquirent un pouvoir deraisonnable qui les detruisit. En effet deux savants elfes, un pretre et un mathematicien parvinrent a mettre en equation le chant divin de Galmaniel, source de toute creation, et obtinrent alors les memes pouvoirs qu'elle. Lorikiel aurait alors volontairement distribue ce pouvoir aux royaumes ennemis, s'assurant ainsi qu'avec une telle puissance entre leurs mains, il n'y aurait pas de survivants.
- Lors de l'Egire, les dieux quitterent le sol d'Ideo et les elfes perdirent tout contact avec eux.

A la suite de l'Egire, les elfes survivants se reunirent et prirent quelques decisions qui marquent toujours le Peuple Elfe, un certain nombre de choix philosophiques qui sont toujours d'actualite.
- L'ancienne ecriture et l'ancien langage furent abandonnes. L'on crea alors artificiellement une langue purement symbolique et arbitraire, une pure construction poetique, qui toujours tendrait un rideau entre la realite et l'esprit. C'est aussi pour cela que la poesie est tant valorisee chez les elfes. Il faut jouer avec la langue pour qu'elle ne joue pas avec vous. Plus l'on s'amuse avec sa forme, moins on risque de rendre son fond dangereux.
C'est aussi de cette periode que vient la reputation de futilite des elfes. La verite n'est pas une valeur portee au pinacle car les elfes savent quel danger elle cache. Rien de plus horripilant pour un humain qu'un elfe qui fait un jeu de mots en plein milieu d'une importante declaration diplomatique. Il faut comprendre que pour un elfe, jouer avec la langue, rimailler, faire des calembours est presque un devoir sacre.
A noter que ce qu'on appelle l'elfe antique n'est pas la langue de la civilisation d'avant l'Egire. Mais avec une telle propension a la creation linguistique et aux jeux de langue, l'Elfique est une langue qui evolue beaucoup, et des textes rediges il y a trois mille cycles sont souvent illisibles pour les elfes actuels.

- Les elfes choisirent la Stase. Doctrine officielle et plus que jamais d'actualite, les elfes cesserent toute evolution scientifique et technologique. L'acier forge, il y a 9000 cycles l'etait avec les memes techniques qu'aujourd'hui, les maisons construites de la meme facon. L'obsession humaine du "toujours mieux, plus vite et plus fort" n'existe pas chez les elfes, et est consideree comme tres dangereuse. Nombreux sont les elfes qui pensent qu'un jour les orcs et les humains disparaitront comme disparurent les elfes.
Les elfes ne cherchent que l'equilibre. Pratiquant un controle des naissances strict, mais librement consenti par tous, la population elfe resta a peu pres stable pendant 8000 cycles, mais apres le Fleau de nombreux enfants naquirent pour remplacer les guerriers perdus.
Les lois furent codifiees tardivement, mais depuis qu'elles le sont, elles n'ont pas change.
La societe n'evolue pas, elle s'adapte legerement, petit a petit. C'est l'une des raisons pour lesquelles les elfes n'aiment pas etre en relation avec les royaumes humains et orcs : tout y bouge tout le temps, ils ne sont pas fichus de garder un roi plus de 100 cycles, ni une loi plus de 20.

- La grande foret fournissant gibier, baies et fruits en abondance, toute idee de culture fut abandonnee, ainsi que toute idee de domestication de la nature. Desormais, les elfes se soumettraient a elle et pas l'inverse. Ils adopterent la Loi Naturelle.

Les dieux revinrent ensuite, les uns apres les autres. Ils ne s'incarnaient plus, mais parlaient en songe aux elfes, les visitaient, les possedaient parfois. La premiere a revenir fut Galmaniel et elle fut veneree comme la source de toute vie, la mere de la foret.

Puis rapidement vint Elduniel et avec elle, commenca l'age de la Force.

Il faut comprendre qu'en ayant fait le choix de la Loi Naturelle, les elfes avaient abandonne la notion d'etat et meme reellement de societe. Il n'y avait pas de monnaie, pas d'autorite, pas de dirigeants d'aucune sorte. Tous vivaient en harmonie par une sorte d'egoisme bien compris qui faisait que chacun savait qu'en ne provoquant pas son voisin, et en respectant ses biens, celui-ci ferait de meme. Les conflits etaient regles par la mediation collective, et tout allait pour le mieux.

Mais quand Elduniel la Rouge vint souffler dans le cœur de ses premiers disciples, les choses changerent. Ils montrerent un autre aspect de la Loi Naturelle, celui du tous contre tous, de l'Ambact Verna, du regne du plus fort. Ils etaient violents, brutaux, prenaient ce qu'ils desiraient : femmes, nourritures, œuvres d'arts… Dans l'ordre naturel des choses, ils etaient les predateurs, et les autres elfes, les proies.
Si de nombreux elfes souffraient de la situation, personne n'aurait songe a la remettre en cause : chacun savait que la nature n'est pas tendre, mais violente et sans pitie. Pour beaucoup, Elduniel n'etait qu'un autre visage de Galmaniel. La ou Galmaniel etait la naissance, la paix et la satiete, Elduniel etait la mort, la guerre, le manque.
Elduniel etait la faux du renouveau, detruisant pour permettre de nouvelles naissances. Sans elle, beaucoup estimaient que la Stase serait devenue sclerose, calcification. La sauvagerie d'Elduniel permettait un equilibre actif. Le terme ancien pour "Guerre" etait d'ailleurs le meme que celui de "Loi". Elduniel et la violence de ses disciples etaient l'incarnation de l'ordre naturel des choses.
Shadaliel revint, puis Ulmidiel. Mais Ulmidiel etait tres mal vu. La recherche du savoir s'assimilait pour beaucoup d'elfes a une volonte de dynamisme et de rupture de la Stase.
On ne sait quand Velaniel revint, mais ce fut apres Ulmidiel. Les fideles de Velaniel, voyant ce qui arrivait aux adorateurs d'Ulmidiel, se cacherent longtemps, faisant croire qu'ils etaient sans dieu.
Le regne d'Elduniel aurait pu durer longtemps, tant personne ne songeait a le remettre en cause.
Puis vint la revelation d'Enarsiel et le retour de Lorikiel. Quand le dieu reapparut, il parla par la bouche d'une jeune pretresse, et annonca la fin de l'age de la Force et le debut de l'age de la Loi. Cela ne se fit pas sans peine, il y eut de nombreux affrontements, les pretres d'Ulmidiel, de Velaniel et de Lorikiel joignirent leurs efforts pour faire plier le clerge d'Elduniel. On dit que finalement Enarsiel engagea en duel Athenaeor, grand pretre d'Elduniel, veritable demon sanguinaire et que par la douceur de son chant, elle parvint a le calmer. La scene de leur confrontation est contee dans le lai d'Enarsiel, et rejouee lors de la Grande fete de Lorikiel par le plus ancien membre du clerge d'Elduniel et la plus jeune membre du clerge de Lorikiel.
Ce qui est certain, c'est que moins d'un cycle apres la revelation, les disciples d'Elduniel se soumirent et accepterent la Loi de Lorikiel. On passa alors de la Loi Naturelle a la Loi des Traditions, mais sans remettre en question ni la Stase, ni la soumission a la nature.
Les guerriers preterent serment de mettre leurs lames et leurs coleres au service de la Loi.

La Loi primitive etait tres fruste et tres brutale. Les chatiments corporels, les mutilations et les executions etaient frequentes, et le clerge d'Elduniel etait responsable de les appliquer.
Il faudra attendre le regne de Feanor pour que Lorikiel dicte le corpus actuel des lois. En verite, il marque moins une vraie revolution qu'une harmonisation des pratiques qui avaient cours dans les differents clans et les differentes villes et un depoussierage des anciennes voies jugees trop brutales.

Peu apres la revelation d'Enarsiel et sous l'impulsion du clerge de Lorikiel, la societe elfe commenca a se hierarchiser, et a s'organiser. Ce n'est pas un hasard s’il fallut attendre moins de 100 cycles pour que le besoin se fasse sentir d'une autorite supreme et que Lómion soit couronne roi, porte par la ferveur populaire. L'apparition d'une autorite laique se fit avec force grincement de dents chez de nombreux pretres qui abandonnerent du coup une grande quantite de leurs pouvoirs.

L'histoire du premier roi est consideree par certains historiens comme une legende, mais paradoxalement, meme ceux la considerent que Lómion fut le premier roi. Son mythe est profondement inscrit dans l'imaginaire elfe.

Lómion naquit donc il y a environ 6300 cycles, dans une modeste famille de Ranewen. Ses parents etaient de modestes tanneurs et la tenace odeur fit que ses detracteurs affublerent vite Lómion du cognomen de "puant".
Il s’avera que cet enfant apprenait bien plus vite que les autres. Il se montrait habile en tout. Ses parents n’avaient de cesse de vanter ses merites. Il grandit rapidement en maturite et fit ses premiers pas dans le monde des adultes alors meme qu’il n’atteignait pas la taille d’un adolescent.
Tout en lui le predestinait a etre un chef si ce n'est sa modeste extraction. Il avait la connaissance, la sagesse et la capacite au combat qu’un elfe au terme de sa vie n’aurait normalement pas pu atteindre.
Nombreux etaient ceux qui se mirent a voir en lui l’incarnation d’un dieu. Un nouveau dieu sage et puissant, venu sur Ideo pour mener les Elfes vers leur destinee.
Le peuple Elfe venait de quitter l'age de la force, et tous cherchaient une personnalite forte pour faire respecter les nouvelles lois. Le clerge de Lorikiel soutint Lómion et bien vite, tous lui rendirent hommage et voulurent faire de lui un quendetar, un roi.

Quand la puissante famille Aradan, les plus grands forgerons de Ranewen offrirent leur fille unique Erenthial en mariage au jeune roi, toutes les reticences disparurent, et plus jamais on ne parla du jeune elfe comme de "Lómion le puant." Erenthial etait le joyau de Ranewen, tant par sa beaute que par sa fortune, et il est dit qu'elle aima follement Lómion des le premier regard. Lors du mariage, tous furent eblouis par l'incroyable beaute des maries et par l'amour sincere qu'ils se portaient. Lómion prit le nom de sa bien-aimee, puisqu'il n'en possedait pas lui-meme, et c'est ainsi que naquit la premiere dynastie elfe, celle des Aradan.

Toutefois, nombre de pretres d'autres clerges voyaient d'un mauvais œil a la fois ce qu'ils consideraient comme de l'idolatrie et un grand risque pour leur propre pouvoir. Ils choisirent donc un elfe simple et innocent pour faire passer a Lómion l'epreuve de la mort. L'argument theologique etait que s’il etait reellement un dieu, il ne mourrait pas et saurait leur pardonner dans son infinie mansuetude. Pour de nombreux historiens, l'argument theologique n'etait qu'une excuse cynique pour assassiner celui qu'ils consideraient comme un rival.

Le jeune roi, le lendemain de son couronnement et de son mariage, alla se promener seul dans la foret. Il n'avait avec lui aucun garde ni aucune escorte. Il etait un excellent guerrier, et de toute facon tout son peuple l'aimait et l'adulait.
Une flechette empoisonnee mit fin a sa vie. Une simple blessure a la nuque et le roi tomba, mort avant d'avoir touche le sol.

C'est pour commemorer cet evenement tragique que lors de la ceremonie du couronnement de tous les quendetar, on leur brûle avec un stylet de metal rougi une minuscule cicatrice dans la nuque.

Un tel evenement aurait pu plonger le peuple Elfe dans le chaos et annoncer le retour de l'ere de la Force. Le clerge d'Elduniel ne se priva pas de faire remarquer que le roi avait, par sa mort, prouve sa faiblesse, et par la meme son inaptitude a gouverner.
Mais un nouveau prodige vint prolonger l'age de la Loi.

Erenthial fut tres touchee par la mort de son epoux. La jeune reine pleura tout le jour et toute la nuit, a l’annonce de son veuvage. Puis, elle souhaita se rendre a l’endroit exact ou son epoux etait tombe. Ce qu’elle fit seule.
Nous ne pouvons donc qu'extrapoler ce qui suivit, mais peu d'episodes de l'histoire du peuple elfe furent aussi mis en chansons, en poemes, pieces de theatre et ballets que ce qui, nous dit la legende, suivit. Laissons la parole a Endred Lissül et a ces vers immortels :
"Arrivee sur place, Erenthial s’agenouilla sur la terre humide. La foret lui faisait l’effet d’avoir pleure elle aussi. Des larmes glisserent sur sa joue, qu’une main enveloppee de froid vint essuyer"

On ne sait pas exactement ce qui arriva alors car Erenthial resta fort discrete sur l’affaire.
La these officielle, qui est egalement la plus prisee des poetes, affirme que le jeune roi apparut a son epouse sous la forme d’un spectre d’elfe adulte et qu'il s'unirent afin qu'elle porte son fils. D’autres pretendent que cette apparition etait l’œuvre d’un mage elfe puissant, desireux d’asseoir sa descendance sur le trone elfique, pour certains, c'est Lorikiel en personne qui vint s'unir a la reine veuve, alors que pour d'autres, l'enfant fut simplement concu pendant la nuit de noces.

Quoiqu’il en soit, Erenthial revint, pretendant porter en son sein le fils de son defunt epoux et roi. Sa grossesse dura une journee et une nuit pleines, autant de temps, remarqua-t-on, que les pleurs de la reine.
Et, au petit matin naquit l’enfant, dans un accouchement rapide et sans aucune douleur. Il fut baptise Nienor, ce qui, en elfique, signifie deuil.
Les diverses versions concernant l'origine de l'enfant diviserent quelques temps les elfes. Mais, comment faire face au prodige d'une telle naissance ?
De plus, l’enfant ressemblait trait pour trait a son pere et avait herite la meme facilite a l’apprentissage, de la meme precocite, du meme genie.
Les querelles cesserent donc a son sujet car il s’avera etre un bon roi, populaire, aime de son peuple, et a l’ecoute de ses sujets.
Le clerge, d’abord reticent, finit par renoncer au pouvoir temporel et jura fidelite a
Nienor, une fois etabli clairement qu'il n'etait qu'un elfe, sans aucune origine divine.
Nienor, soucieux d'etablir de bonnes relations avec les temples, insista toute sa vie sur sa non-divinite, mais les recits de l'epoque, font etat d'un elfe qui courait plus vite que le cerf, calmait un ours furieux par ses chansons, a qui nul ne pouvait mentir sans qu'il le sache, et dont les yeux etaient si troublants que personne ne pouvait soutenir son regard.

La reine mere Erenthial se retira du monde, n'apparaissant qu'en de tres rares occasions. On ne lui connait pas d'amis, pas de confidents, et surtout, elle ne laissa aucune trace ecrite ou peinte. Pas de lettres, pas d'œuvres, seul son nom a survecu a son passage sur terre, souvent murmuree comme une priere par les nis a l'heure de la delivrance, pour que l'accouchement soit rapide et sans douleur.

Nienor eut le plus long regne de toute l'histoire du peuple Elfe. Beaucoup pensent que c'est par amour pour ses fils qu'il quitta le trone, le jour anniversaire du 2000 ieme cycle apres son couronnement.
On ne sait exactement pourquoi, mais Nienor, alors que toutes les plus belles nis du royaume etaient transies d'amour pour lui, choisit Idril, une elfe plus vieille que lui, une amie d'enfance de Lómion issue d'une famille d'artisans peu fortunee. Nienor la rencontra alors qu'il allait visiter l'ancienne maison de son pere et l'aima immediatement. Ses origines modestes et son manque d'education furent un sujet de sarcasme et de mepris, surtout venant de toutes celles qui jalousaient sa place. Elle n'etait pas tres belle et plutot maladroite. Enfin, la facon pour le moins trouble dont Nienor la choisit, elle qui aimait son pere, la rendirent suspecte. Malgre tout cela, l'incroyable gentillesse d'Idril, sa patience et sa compassion en firent rapidement une souveraine aimee et respectee et sa grammaire maladroite attendrit vite plus qu'elle ne choqua.
Leur amour donna naissance a trois enfants ; Balan, Amras et Yavanna. Quand Nienor se retira, c'est a Balan, son aine qu'il laissa le trone, decision que de nombreuses personnes estimerent funeste.
Amras ne regna jamais mais devint Grand Intendant du royaume. Quand a Yavanna, elle apprit l’art du combat et partit a l’aventure. Elle revenait souvent au sein de sa patrie raconter ses voyages. Mais un jour, on ne la revit plus. Plusieurs equipes furent depechees pour la retrouver, en vain. La princesse avait disparu. Personne ne decouvrit jamais ce qu’il etait advenu d’elle. Son mythe hante encore l'imaginaire de nombreux jeunes elfes, desireux de la retrouver et de nombreuses jeunes nis, desireuses de lui ressembler.

Sous le regne de Nienor, les annees furent douces. Il accomplit peu de faits d'armes heroiques, mais on lui doit pratiquement toute l'infrastructure administrative du peuple Elfe. Travaillant main dans la main avec le clerge de Lorikiel, il concut un systeme suffisamment stable pour que nul n'ait a y toucher et suffisamment leger pour que la Stase ne soit pas mise en danger.

C'est sous son regne qu’apparurent les premiers humains et orcs. Il ne s'agissait a l'epoque que de petites bandes peu organisees, mais la nature profondement dynamique de ces deux races inquieta vite les plus anciens membres du peuple elfe, ceux qui etaient assez vieux pour se souvenir de l'Egire. Les premiers ecrits elfes connus qui parlent des elfes et des deux nouvelles races sont de cette epoque. Ils ne sont pas tendre et montrent l'incroyable mepris que les elfes pouvaient avoir pour elles, si primitives et si ephemeres.
Pour la majorite des elfes de l'epoque, la situation etait claire. Ces nouvelles races etaient une menace, et il fallait rapidement les exterminer, jusqu'a ce qu'aucun ne survive plus.
Une minorite s'y opposait pour des raisons pratiques : ces races se reproduisaient a une telle vitesse que les tuer tous serait long, fastidieux et voue a l'echec.
Si l'on en croit les textes de l'epoque qui nous sont parvenus, Nienor n'avait a ses cotes qu'une toute petite minorite de penseurs qui affirmaient qu'il n'etait pas moral de sortir de la foret pour mettre un terme a la vie de ces creatures.
Il tint bon, contre son peuple, et ordonna qu'on laisse les humains et les orcs tranquilles, mais que l'on soit sans pitie avec ceux qui tenteraient de violer l'espace de la foret.

Les cycles se deroulerent paisiblement. Les trois principaux temples, Galmaniel, Lorikiel et Elduniel rythmaient la vie du Peuple Elfe.
Les membres du clerge de Shadaliel etaient assez secrets, la nature enigmatique de leur deesse deteignant sur eux. Dans la mythologie elfe, si Galmaniel est la premiere deesse, Shadaliel serait la deesse zero, celle dont sont issues toutes choses et ou toutes retourneront. Aux dires de ses pretres, Shadaliel ne les a jamais quittes, meme pendant l'Egire.
Les membres du clerge d'Ulmidiel et de Velaniel devaient marcher sur des œufs, toute la nation elfe guettant leur moindre faux pas.
Nienor etait un roi tres pieux, et tres suspicieux envers la magie profane. Il ne prit jamais de mesures coercitives fortes envers les temples d'Ulmidiel et de Velaniel, mais il les maintenait sous haute surveillance. Aucun des membres de ces deux clerges n'occupa de position importante dans l'administration elfique pendant bien des cycles. Les descendants de Nienor eurent la meme attitude envers les temples.
La polemique au sujet de ces cultes cessa brutalement 4000 cycles apres le couronnement de Nienor, a la disparition du clan Flammedargent. Quand le clan disparut, le probleme des adorateurs de Velaniel fut regle. Il y avait tres peu d'adorateurs du dieu hors du clan Flammedargent et la plupart vivaient a Elrohir, ayant rejoint le clan par adoption et les suivant dans leur perte.
Avec la disparition du clan Flammedargent et des adorateurs de Velaniel, le culte d'Ulmidiel se trouva soudainement tres isole et dut prendre une decision.
Le culte avait toujours oscille entre deux aspects : on parlait de la Poitrine d'Ulmidiel en parlant des membres de son clerge qui regardaient vers l'avenir et du Dos d'Ulmidiel pour ceux qui s'interessaient au passe. Si la Poitrine d'Ulmidiel effrayait et inquietait tant leurs discours etaient teintes de progressisme, le Dos d'Ulmidiel n'etait pas moins source de troubles quand leurs recherches les amenaient a regarder au-dela de la barriere de l'Egire.
A la disparition du clan Flammedargent, le clerge d'Ulmidiel prit officiellement position : le temple ne regarderait jamais plus loin vers l'avant que maintenant, et jamais plus en loin en arriere que l'Egire. Tout le monde poussa un soupir de soulagement, mais en verite, derriere les murs massifs de leurs bibliotheques, peu savent ce que les pretres du dieu du Savoir trament.

Quand Nienor ceda le pouvoir, ce fut donc son fils aine Balan, qui prit le pouvoir et son frere Amras qui devint intendant. L'intendant de Nienor n'est pas reste a la posterite tant le roi reglait tout par lui-meme, infatigable et jamais pris en defaut.
Apres lui, tous les rois furent secondes par un intendant puissant, parfois plus que le roi lui-meme. Amras etait de ceux la.
Balan etait un roi paresseux. La plupart du temps, il laissait son frere se charger de regler les problemes de son peuple, ne s’attelant lui-meme qu’a l’organisation des fetes et des rejouissances. Bon nombre de ses sujets etaient conscients de ce fait. Mais, comme Amras ne semblait avoir aucune rancœur par rapport a cela, les elfes firent de meme. Il etait de notoriete publique qu'Amras etait le vrai souverain et a plusieurs reprises on voulut destituer officiellement Balan. Mais Amras s'y refusa toujours.
Balan n'etait pas un mauvais roi, il ne sombra jamais dans la depravation et il etait un ecrivain apprecie pour ses pieces bouffonnes et ses farces parfois vulgaires. Mais si la cour etait souvent affligee par l'humour du roi, le peuple appreciait ce roi proche d'eux, qui leur rappelait sa mere Idril. Comme elle, il ne faisait pas de grands discours, et preferait une bonne blague qu'une lecon de morale.
Les peintures de l'epoque le representent avec de l'embonpoint et un air malicieux. Pour certains de ses biographes tardifs, Balan etait plus qu'il ne montrait. A la relecture, certaines de ses œuvres montrent une redoutable intelligence, et un sens du mot tres juste, dissimulant parfois sous l'obscenite une grande poesie. Il etait deja adulte depuis bien des cycles quand il acceda au trone et avait souffert toute sa vie de la comparaison avec son pere, athlete incroyable, etre superieur, soleil eteignant toutes les etoiles a cote de lui. Il semble que la mediocrite fut un choix delibere de Balan, la perfection etant deja prise.
Balan se maria tres tard, et comme son pere, il epousa une roturiere, Miriel. Mais elle n'etait pas Idril. Elle etait d’une timidite maladive et restait confinee dans ces appartements la majeure partie du temps, ne supportant pas l'ambiance de la cour, ne se sentant pas a son aise dans toute cette agitation et ces fetes. Ils n’eurent pas d’enfants et beaucoup d'historiens parlent de leur mariage comme d'une histoire fort triste, ou aucun des deux epoux ne parvenait a atteindre l'autre, et ou l'incomprehension mutuelle n'engendrait que souffrance et chagrin.

Si le regne de Balan fut tres long, il y eut peu d’accomplissements majeurs. Amras agissait en gestionnaire des acquis et en fidele disciple de la Stase il ne fit que consolider ce qui avait ete fait par son divin pere.
La seule source d'opposition connue entre les freres concerna les mages. Amras voulait aller encore plus loin que son pere, et prit de nombreuses dispositions qui rendait la vie des membres du clan Flammedargent, l’essentiel des adorateurs d'Ulmidiel et de Velaniel, tres difficile. Certains textes de lois posterieurs aux reformes nous sont parvenus, et ils font etat de veritables persecutions, allant jusqu'aux brimades physiques et dans certains cas, aux executions. Finalement, l'histoire raconte qu'il fallut qu'une jeune adoratrice de Velaniel du nom de Melindya vienne se prosterner devant Balan, lors d'un deplacement d'Amras et lui presente ses doleances. Sa supplique ne convainquit pas Balan, qui rit et fit une plaisanterie aux sujets des yeux rouges des membres du clan. Si la plaisanterie ne resta pas dans les annales, la reponse de Melindya elle, marqua les esprits, ainsi que son geste. " Si mes yeux vous empechent d'entendre la plainte de mon clan, alors que mon sang coule pour que leurs cris viennent jusqu'a vous." Elle s'approcha du trone, sortit une longue plume de paon de sa manche, se creva les yeux avec, et ecrivit de son sang la supplique qu'elle etait venue porter a meme la robe du roi, avant de s'effondrer.
Quand Amras apprit ce qui s'etait passe, ce ne fut pour lui que le signe de la folie du clan Flammedargent et du danger qu'ils representaient pour le peuple elfe. Mais le geste de Melindya avait beaucoup impressionne Balan. Il l'avait laissee faire, avait interdit aux gardes de l'interrompre. Il demanda a ses medecins personnels de veiller a la guerison de la jeune fille, brisa tous les edits d'Amras, et relacha le controle exerce sur les clans. Il renvoya la plume a Elrohir ou elle fut longtemps consideree comme un tresor du clan. Si la Plume de Melindya a disparu, la robe de Balan est toujours conservee au palais de Ranewen comme un symbole de bonne volonte du pouvoir vis a vis des clans.

Ce fut le fils d’Amras, Caranthir, qui fut proclame roi lorsque Balan, au bout de 1600 cycles environ, se retira dans la foret.

Caranthir fut donc le quatrieme roi des elfes. On parle de lui comme d'un "bon roi", de "notre genereux roi".
Son œuvre diplomatique fut tres importante. C'est sous son regne que les premiers semblant de royaumes humains apparurent sous forme de cite-etat et que des meutes organisees d’orcs firent leur apparition. Il ne s'agissait a l'epoque que de bien modestes domaines mais qui montraient les premiers signes de civilisation et d’organisation.
Caranthir ordonna qu'on laisse les humains et les orcs tranquilles, mais que l'on soit sans pitie avec ceux qui tenteraient de violer l'espace de la foret. Il envoya des emissaires prevenir les principaux seigneurs de guerre humains et orcs et parvint a faire respecter les frontieres de la Grande Foret. Il tenta egalement de mettre en garde les humains et les orcs contre la voie du progres mais sans grand succes.
Heureusement pour les guerriers elfes desireux d'en decoudre, ces accords furent de nombreuses fois violes et renegocies, et les orcs en particulier tenterent frequemment de penetrer dans la foret.
La violence de ces escarmouches et le coût parfois lourd en vies elfes calma les esprits : ces races etaient certes barbares, mais redoutables, et un conflit ouvert ne pourrait avoir que de dramatiques consequences. Petit a petit, le peuple elfe dans son entier finit par admettre que la voie diplomatique etait une meilleure solution. C'est sous Caranthir que fut dresse la charte diplomatique toujours en vigueur, qui donne le pouvoir aux ambassadeurs pour negocier, et fixe les limites de ce qui n'est en aucun cas negociable. Grace a cette douce mais ferme volonte, la paix fut maintenue et les frontieres de la Grande Foret ne reculerent jamais.
Les conflits frontaliers etaient frequents, mais meme s'ils maintenaient une ambiance de conflit permanent, la vie etait douce.

Certaines sources plus critiques tendent a faire penser que d'une personnalite faible, le roi avait laisse le pouvoir quitter la maison royale pour etre accapare par l'intendant et les grands pretres. Proteges par les decrets de Balan, le clerge d'Ulmidiel et de Velaniel releverent la tete et les luttes de pouvoir entre les clerges de Lorikiel et d'Elduniel et eux furent particulierement virulents. Ce fut une epoque de heros, de quetes, un temps ou l'on cherchait la gloire et la fortune pour honorer son temple.
Caranthir epousa Aredhel, une parfaite inconnue, egalement roturiere, dans le seul but d’avoir un heritier. Aredhel n'etait la favorite d'aucun des temples ni des grandes familles. Tous avaient une pretendante a lui proposer et il en choisit une autre. Il existe une tragedie " L'amour perdu du Roi Elenis " qui conte une histoire qui pourrait bien etre celle de Caranthir. Cette ancienne piece de theatre raconte l'histoire d'un roi, dont tous se disputent les faveurs, et que tous veulent marier a une femme de leur clan. Les grands pretres, l'intendant et les grandes familles sont presentes comme d'abominables comploteurs, ambitieux et avides de pouvoir. Mais le roi en aime une autre. Des assassins sont envoyes par les ambitieux pour tuer celle qu'il aime, et l'aimee du roi ne survit que de justesse. Le roi, pour proteger celle qu'il aime, epouse une parfaite inconnue, faisant ainsi la nique aux puissants. Beaucoup d'elements de la piece font penser qu'il s'agit d'une transposition de l'histoire de Caranthir, le roi Elenis a beaucoup de traits qui sont pretes a Caranthir. Toutefois, la majorite des philologues estiment que le texte est bien posterieur au regne de Caranthir, au moins 400 cycles avant son arrivee au pouvoir et qu'il ne peut donc s'agir de lui. La question n'a pas ete officiellement tranchee, en tout cas, aucun grand pretre n'a ete poursuivi pour tentative de meurtre. Mais il est vrai que la piece fait encore grincer des dents chaque fois qu'elle est jouee, ce qui explique qu'elle l'est assez rarement.
La reine mit au monde deux enfants ; Marach et Nerdanel.

Marach succeda a son pere au bout de 570 cycles environ. Nerdanel, elle, fit un mariage d’amour avec un jeune archer dont elle eut quatre enfants, les premiers a etendre la famille royale a plus d’une branche.

Marach, egalement appele ‘’Le Roi Fou’’, regna 410 cycles. Mais, ce fut surtout l’intendant Argrod qui dirigea le peuple elfe.
Au debut de son regne, Marach developpa une maladie etrange. Nul pretre et nul guerisseur n’avait deja eut affaire a ce mal. On ne pu donc qu’esperer une amelioration de l’etat de sante du roi. Ce qui finit par arriver. Mais, la maladie avait ronge l’esprit du monarque. Des lors, il ne tint jamais plus de propos coherent. Mais, le peuple l’aimait beaucoup car, malgre sa folie, il etait d’une extreme gentillesse avec les elfes. Un peu comme un pere prodiguant son amour a ses enfants cheris.
Nul besoin de preciser que tous ceux qui s'etaient infiltres dans les plus hautes spheres du pouvoir l'aimaient encore plus. Tous s'accommodaient tres bien de la folie douce du roi. Et le peuple n'osait s'elever contre la volonte de ses grands pretres et des grandes familles. Ils respectaient la Stase et l'equilibre.
37 cycles apres son couronnement, le clan Flammedargent disparut, en plein cœur d'une importante dispute avec le clan Hautelame, qui avait deja fait quelques morts.
La stupeur passee, les membres du clerge d'Ulmidiel accuserent le temple de Lorikiel et celui d'Elduniel d'avoir fait disparaitre le clan Flammedargent, mais l'accusation s'effondra d'elle-meme : personne n'avait le pouvoir d'accomplir ce qui avait ete accompli.
Le clerge d'Ulmidiel se reunifia, renonca a l'avenir et au passe trop lointain et put travailler de concert avec les autres temples.
Son epouse, Indis qu'il avait epouse tres jeune, bien avant d'etre roi, mit au monde trois enfants ; Feanor, Celegorn et Amrod. Comme de bien entendu, Feanor fut le roi suivant. Celegorn et Amrod, quand a eux, devinrent de valeureux guerriers elfes. Ils se marierent tout deux et eurent des enfants, agrandissant ainsi la famille royale.
Indis etait une elfe de caractere, extremement cultivee et savante. Elle avait epouse Marach quand il etait encore un ner plein de fougue, scandalise par la faiblesse de son pere, et qu'il tenait des propos virulents contre ceux qui s’accaparaient le pouvoir. Si Indis ne cacha jamais son antipathie pour les grands pretres, particulierement envers celui de Galmaniel, qu'elle accusa a mi-voix durant sa vie, puis tres directement dans ses memoires, d'avoir cause la maladie de Marach. Ce qui est certain c'est qu'elle eleva ses enfants en n'acceptant aucune ingerence, etant leur propre percepteur, et en luttant bec et ongles pour eviter qu'il ne tombe sous l'influence de l'un ou l'autre temple.

Aussi, quand Feanor monta sur le trone en –627, beaucoup se doutaient que les choses allaient changer. Feanor fut le premier roi depuis Nienór a gouverner pratiquement sans son intendant, eclipsant tout a fait le pauvre ner dont le nom ne resta pas dans l'histoire. A tel point que durant son court regne de 403 cycles, il en changea quatre fois. Bourreau de travail, esprit puissant, Feanor reste le plus connu pour son colossal travail legislatif, que de nombreuses personnes pensent directement inspire par Lorikiel. Aide de deux humains, Solon et Pissistrathes, il refondit completement les lois ancestrales, et reussit le tour de force de ne jamais transformer la loi, au dela de ce que la tradition et la Stase le permettaient. Solon et Pissistrathes etaient originaires de la future Angelune, une des cites-etats qui allaient devenir le royaume d'Ithoria.
Feanor avait d'excellentes relations avec les humains du Nord, et la relation privilegiee du peuple Elfe avec ce qui allait devenir Ithoria date de cette periode.
Beaucoup d'elfes s'emurent de ce qu'ils consideraient comme une ingerence des humains, et le fait que certains d'entre eux soient admis au sein de la foret etait pour de nombreux elfes une offense insupportable.
Mais Feanor etait dote d'une colonne vertebrale forte et ne plia jamais. Il reconquit tous les espaces de pouvoir, tout ce que le clerge avait officieusement pris sous sa coupe. Feanor reprit tout en main, mena proces sur proces, evita quatre tentatives d'assassinat et beaucoup pensent qu'il s'epuisa a la tache et se degoûta des affaires. Il se retira rapidement, en fait, des qu'il eut ecarte du pouvoir tous ses opposants, et nomme a leur place des hommes de confiance. Une fois qu'il eut fait place nette, il laissa le trone a sa fille.
Feanor etait un homme ombrageux, secret, peu enclin aux civilites, aux receptions ou aux festivites. Il n'etait pratiquement jamais present aux pieces de theatre ou aux lectures de poemes aux chateaux. Et quand il etait present, il partait generalement avant la fin. Les mauvaises langues disaient qu'il frequentait trop les humains et qu'il avait acquis comme eux la peur de mourir.
Il epousa une elfe toute aussi discrete que lui : Niniel. Intellectuelle reservee, elle fut la confidente, la seconde de son mari, le soutenant en tout, sachant le contredire quand il s'engageait dans une mauvaise voie.
Elle donna naissance a une unique fille. Apres quoi, les guerisseurs lui deconseillerent grandement toute autre grossesse, sous peine d’y laisser la vie.
Feanor laissa ses sujets aux bons soins de sa fille, Serinde, lorsqu’il la considera assez sage pour remplir cette tache.

La societe elfe n'est pas sexiste, aussi rien ne s'opposait a ce qu'une reine prenne le pouvoir, du moins en theorie. Toutefois, le clerge d'Elduniel mena la vie dure a Serinde.
Manipulation de la reine ou coup de chance pour elle, un oracle vint avertir les fideles d'Elduniel : bientot, la deesse les mettrait a l'epreuve. Et ils fallaient qu'ils soient prets.
Le clan Hautelame se replia beaucoup sur lui-meme, et se desinteressa de l'arene politique, se preoccupant plus de l'art de la guerre.

Quand vint le Fleau, le culte d'Elduniel etait encore violent. Il endossait tout ce que les autres elfes refoulaient, il etait la part sombre du peuple elfe : ombrageux, coleriques, violents. Les rites d'initiation etaient menes en secret et laissaient plus d'un enfant traumatise, dans sa chair et dans son ame.
Tout ceci etait tolere, meme si de nombreux pretres s'en offusquaient, pour une seule raison : ce que les fideles d'Elduniel faisaient, les autres elfes n'avaient pas a le faire. Le culte d'Elduniel etait la catharsis de tout un peuple. A travers leurs feroces guerriers, les elfes pouvaient projeter leurs coleres et leur sauvagerie, et continuer a vivre dans l'ataraxie. Les fideles d'Elduniel ne vivaient pas forcement bien le culte, pour beaucoup il etait douloureux de se sentir si different du reste du peuple elfe. Douloureux de sentir la deesse enflammer leurs sens et leurs emotions, douloureux d'effrayer les autres elfes, douloureux de dedier sa vie a une deesse ivre de sang.
Le culte etait tres etendu et comprenait de nombreuses voies differentes de communion avec la deesse. Pratiquement toutes ont disparu aujourd'hui.
L'un des voies les plus celebres parmi les fideles d'Elduniel etait celle des Kopchakis, les guerriers de la haine. Ils pretaient serment a Elduniel dans des rites sanglants ou ils buvaient le sang les uns des autres, juraient de bannir tout amour de leur vie et vivaient par ce qu'ils appelaient le Pacte de la Haine. On dit d'eux qu'ils etaient les preferes de la Deesse, se jetant corps et ames dans les batailles, sans remords ni pitie. Aucun ne survecut au Fleau.
Une autre voie etait celle des Sans Visages. Ils se faconnaient de morbides masques de guerre en decoupant la peau du visage de leurs ennemis et les revetaient pour partir au combat. Ainsi, leur visage sous le masque restait a l'abri de la fureur de la guerre, et ils parvenaient a faire une coupure entre leur visage de guerre et la vie exterieure. L'age et la folie gagnant, nombre d'entre eux finirent par ne plus enlever leurs masques, certains se le cousant a meme la peau.
Le troisieme clan le plus celebre etait celui des Danseurs de Guerre, qui se jetaient en tournoyant dans le combat, ne cessant jamais de danser, de bondir, cherchant dans l'epuisement la transe et la communion avec la deesse. La mort la plus frequente pour les Danseurs n'etait pas d'etre tue par un ennemi, mais simplement de tomber de fatigue et de ne jamais se relever.

Pendant le Fleau, c'est bien evidemment le culte d'Elduniel qui subit le plus de pertes. Quand ils revinrent affaiblis et decimes, les autorites religieuses et civiles en profiterent pour nommer aux postes de responsabilite des personnalites plus moderees, et graduellement, mais sans faiblir, edulcorerent le culte de la deesse pour en enlever les parties les plus genantes pour la societe elfe moderne, et excorier les derniers reliquats de l'age de la Force.
Meme si le culte d'Elduniel est aujourd'hui encore un culte puissant, il n'a jamais retrouve l'ampleur qu'il a pu avoir a une periode.

Quand le Fleau apparut, il faut comprendre que c'etait la premiere menace militaire serieuse qui agressait le peuple elfe. Tous les autres conflits avaient ete ponctuels, regles par la diplomatie, ou par quelques escarmouches eclairs.
Quand vinrent les non-morts, la question etait differente. On ne pouvait discuter avec eux, ils ne desiraient que la mort de tout ce qui vit, il ne pouvait y avoir de sauvegarde que dans leur aneantissement. Si a l'epoque, des informations contradictoires conduisirent de nombreux membres du Peuple Elfe a sous estimer la menace, tous s'accordent pour dire qu'il etait absolument indispensable d'aller lutter.
Mais sur le moment, le debat fut difficile. Serinde avait garde de son pere les memes amities avec les humains, et quand elle pressa les membres du conseil a mobiliser une armee d’elfe hors des frontieres, elle rencontra une hostilite totale. On l'accusa de mettre la vie de ses proteges humains plus haut que la vie des elfes qui risquaient de mourir a la guerre.
Serinde tint bon, fit front et s'appuya sur Lessien Melwasúl.
Lessien etait un elfe assez a part. Dans un clan de guerriers bouillants et feroces, Lessien etait pose, calme. Il avait etudie la strategie aupres des humains, s'interessant de pres a ce qui etait universellement meprise par le reste des guerriers elfes.
Pour la majorite des elfes, le combat etait avant tout l'exploit individuel, le duel, l'extase mystique et la communion avec la deesse. Pas une planification methodique.
Ami proche de Serinde, (d'aucuns pretendent que leurs rapports allaient au dela de l'amitie et on ne compte plus les pieces de theatre, les romans et les poemes qui leur pretent une liaison), ils mirent en place un vaste plan d'intervention conjointement avec ce qui allaient devenir les Ithoriens et les Kohriens. Aussi quand apres de longs debats, une alliance fut enfin signee, le clan Hautelame etait pret.
Il y eut de graves tensions entre Lessien et Aflethos, le Grand Pretre d'Elduniel de l'epoque. Aflethos etait un guerrier incroyable, dont l'art etait sans pareil, il etait surnomme "le boiteux" depuis que pris en embuscade, il avait terrasse cinq slaads a mains nues, la jambe brisee. Sa blessure n'avait jamais completement guerie et il boitait legerement. C'etait un grand mystique, possede par Elduniel, ne vivant que par et pour la guerre, pour le combat, pour l'excitation de la lutte. Elduniel etait si presente en lui, que nul ne pouvait rester a cote de lui sans se sentir mal a l'aise, pris de pensees violentes, guerrieres. Il etait presque impossible de discuter avec lui, il etait hostile a toute negociation, et meprisait Lessien au plus haut point.
Ce ne fut donc pas chose aisee pour Lessien que de monter son plan de bataille, devant a chaque instant s'opposer au clerge d'Elduniel.
Il finit par composer et au lieu de l'organisation qu'il avait prevu, il se resolut a utiliser des groupes separes, chacun combattant a sa facon.

La bataille fut epouvantable, un cauchemar douloureux et encore vivace pour tous les elfes qui y ont participe. Chaque elfe qui tombait emmenait cent morts vivants avec lui. Mais quand cent morts vivants tombaient, mille se relevaient.
Lessien avait prevu de combattre, se replier, et ainsi infliger des pertes sans en subir. L'impulsivite et la fureur des guerriers d'Elduniel l'empecha de mener son plan a execution. C'est aujourd'hui encore la plus grande dechirure dans le cœur de ce general legendaire : de n'avoir pas su s'imposer et sauver tous ces jeunes et beaux soldats, tous ces elfes genereux et courageux qui se jeterent dans la bataille comme on etreint une amante, et dont tant et tant ne revinrent pas.

Il est probable que toute l'armee elfe se serait faite massacrer sans le miracle des Paladins.
A l'issue de cette terrible bataille, un pacte fut scelle entre les humains et les elfes.

Il est a noter que l'alliance fut originellement scellee entre Dujun et Lessien, donc entre Kohr et le peuple Elfe. Mais si l'esprit de l'alliance fut conserve, la difficile succession de Dujun incita les elfes a considerer a la baisse le traite d'alliance avec Kohr. Les Kohriens n'ayant jamais cherche a reprendre des negociations, l'alliance a fini par disparaitre.
Peu apres la formation du Saint Royaume, les ambassadeurs d'Ithoria vinrent sceller une alliance entre les deux royaumes, au nom de la lutte contre le Fleau. Serinde accepta et contrairement au traite Kohrien, celui-ci fut abondamment entretenu.
Le peuple elfe choisit definitivement son camp, qu'en en 1241, quand la grande guerre Kohr-Ithoria eclata. Le nouvellement couronne Luindlor choisit Ithoria, toujours considere comme un allie sûr.
Il est amusant de noter que l'imagerie populaire a retenu l'image de Lessien scellant un pacte solennel juste apres la victoire sur le Fleau, mais que la plupart des gens pensent que ce pacte fut passe avec le chef des paladins. Il n'y a que quelques anciennes oeuvres qui representent Lessien et Dujun alors que la plupart des jeunes artistes representent la scene avec un paladin idealise, se preoccupant peu que l'alliance reelle avec Ithoria n'ait ete signee que plusieurs cycles apres la fin de la guerre.

Apres le Fleau, la societe elfe se tourna resolument vers la paix.
Avec un clerge d'Elduniel etrille, un clan Hautelame exsangue et dirige par son allie, Serinde realise le plus gros coup politique de son regne. S'appuyant fortement sur le culte de Lorikiel et le concept de temple civique, elle realise l'unification des clans en 472.
Curieusement, la chose fut tres bien acceptee. Alors que Serinde s'attendait a une guerre politique, il sembla que toute la societe elfe etait prete pour cela.
Il faut dire qu'apres l'hemorragie du Fleau, une volonte nataliste fit considerablement baisser la moyenne d'age du peuple elfe.
Ranewen fut choisie comme capitale et "humanisee". Soucieuse de presenter une facade a meme d'impressionner les rares visiteurs etrangers, on batit les canaux et tout une ville "basse", c'est a dire a ras du sol, par opposition a la cite elfe, situee dans les arbres, et fort peu spectaculaire, tant les architectes ont soin que les maisons s'integrent au paysage.
La reine epousa Maeglin, un ami proche de Lessien, qui lui resta celibataire, alimentant les legendes et les racontars. Bien que se mariant assez agee, la reine se rattrapa et mit au monde cinq enfants : Maedhros, Nóm, Erinael, Aedya et Miryal, pratiquement les uns a la suite des autres.
Finalement Serinde se retira apres un regne de 828 cycles. On la disait lasse et desireuse de profiter de la vie.

Maedhros etait jeune quand il fut couronne roi, et mener les affaires du peuple ne l'interessait que peu. Il avait vu sa mere s'epuiser au travail et ne tenait pas a ce destin. Les recits d'aventure de son pere eclaireur lui plaisaient beaucoup plus. Il epousa Elenwe, une eclaireuse et passa le plus clair de son regne a parcourir la foret, et a profiter du pretexte des visites diplomatiques pour decouvrir Ideo.
Ce fut donc Nóm, qui fut nomme grand intendant, et tel Amras qui gouverna a la place de son frere, et elevant son fils, Luindlor Tylwyth.
De violents conflits opposerent les elfes et les orcs durant cette periode, sur la frontiere sud. Les guerres violentes qui agitaient les tribus orcs entrainerent de nombreux conflits.
Quand Guttrak unit les clans pour fonder Havrebois, la guerre fut declaree. Paradoxalement, la guerre a proprement parler fut beaucoup moins sanglante que les nombreux cycles de conflit de basse intensite qui l'avaient precede.
Lessien, toujours influent, fit justement remarquer qu'une guerre serait sans fin, et sans but, et que maintenant que l'on avait un interlocuteur, il etait temps d'entamer des negociations.
Ainsi fut fait, et quand Maedhros signa le traite de Drogmar en 1091 ( apres que Nóm ait mene tout le travail de negociations), le Peuple Elfe perdit son dernier ennemi.
La crise des Glyphes eut lieu peu apres, et la guerre contre les Slaads qui s'ensuivit fut rapide et meurtriere.
Aux alentours de 1100, le peuple Elfe entama officiellement l'age de la Paix.
La guerre contre les orcs et les slaads avait ete coûteuse en vies, et plus personne n'avait envie de se battre. Le clerge d'Elduniel avait fini sa mutation et aborda son dernier virage quand la doctrine de la defense fut theorisee par les theologiens du culte. L'attaque etait proscrite, la guerre devenait strictement protectrice.
Il faut avoir tous ces elements a l'esprit pour comprendre que quand en 1156, un duel d'archimage detruit une grosse portion de foret, le peuple ne reagit pas. Ni raid punitif, ni vengeance. Maedhros fut injoignable pendant pres de deux cycles a cette periode et Nóm n'osa pas engager d'actions. Le peuple Elfe, bien qu'horrifie, realisa qu'il s'agissait d'un element isole et qui ne risquait pas de se reproduire, prit le parti de ne rien faire.
Ce ne fut evidemment pas au coup de tout le monde, et pour tout un groupe d'elfes, il y eut la une grave trahison. Pour tous ceux la, les Arteniens sont un mal qu'il faudra rapidement purger.

Nóm ne se maria pas, elevant Luindlor comme s’il etait son propre fils. Des que le roi fut en age de gouverner Maedhros se retira, apres 637 cycles et laissa Luindlor monter sur le trone.
Des son premier cycle de regne, il dut arbitrer le conflit entre Ithoria et Kohr, ou il prit entierement le parti d'Ithoria. Beaucoup voient dans ses decisions et ses prises de paroles la main de Nóm qui habite non loin du palais, et que le roi consulte regulierement. Aujourd'hui encore, 300 cycles apres son couronnement, tous savent que Luindlor ne prendra pas une decision grave sans d'abord en parler avec son oncle.
Le Roi Luindlor fut autrefois marie a une elfe du nom d'Arimiwen. Cette derniere est decedee en 1257, enceinte d'un enfant qui ne vit jamais le jour. Tout le Royaume fut en deuil pendant plusieurs cycles.
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